Passer de la ville à une île [priorité à Rosa]

Rosa saisit le tee-shirt avec un sourire léger. Elle se doutait qu'il ne voudrait pas rentrer. Après tout il venait d'arriver et elle l'avait trouvé dans un état assez lamentable. Elle enfila le vêtement, qui était bien trop grand pour elle et tombait presque sur la totalité de son short. Elle écarta ses cheveux de son visage, réfléchissant vaguement sur ce qu'elle pouvait dire pour le convaincre. Mais malheureusement dés qu'elle leva la tête la concentration s'avéra... délicate. Non seulement il avait l'air bien bâti avec tee-shirt, mais en réalité il était beaucoup mieux sans... Elle effleura des yeux et des doigts le tatouage s'étendait sur son flanc. Il n'avait aucune signification pour elle. Il en ajoutait juste au personnage de Citlãlin.

Elle sourit encore à sa requête, dévoilant ses jolies dents blanches. Il ne se doutait pas à quel point elle en avait envie aussi, sans doute pas pour les mêmes raisons. Elle ne craignait pas l'intérieur maintenant qu'elle l'avait rencontré. La vie qu'elle avait perdue se trouvait dans le corps et l'âme qui l'accompagnerait. Elle craignait moins le regard des autres. Enfin, elle disait ça alors qu'elle n'en avait aucun à affronter. Elle s'approcha de lui, se gardant cependant de le toucher, de peur de perdre toute contenance, et lui souffla :

"Tu n'as rien à craindre..."

Elle savait parfaitement qu'elle n'était pas convaincante. Mais peu lui importait en fait, car elle enchaîna :

"Je t'ai promis que rien ne t'arriverait..."

Et Rosa était sûre que rien ne lui arriverait. Non seulement parce qu'elle se sentait plus forte que jamais, mais qu'en plus elle avait vaguement compris que Mr O. éprouvait un plaisir vicieux et voyeur à s'intéresser à ce qui se passait dans le manoir, à garder ses invités dans la peur. Et en outre, Citlãlin était bien trop intéressant pour que leur hôte veule casser son jouet dans l'immédiat. Elle ceintura le jeune homme de ses bras blancs, posant sa tête sur son torse, leur différence de taille devenant encore plus flagrante, et sa réplique sembla dérisoire tant elle semblait minuscule à côté de lui :

"Je te protégerai..."

Elle desserra son étreinte, leva une main pour effleurer la joue de Citlãlin, caressant sa joue tannée par le soleil du bout de ses doigts, avant de s'écarter complètement, attrapant sa grande main dans la sienne et lui lança un dernier mot avec douceur :

"Courage..."

Elle enfila son t-shirt, sans un mot. Rosa flottait dedans, mais cela ne parvenait pas à cacher ses formes que Citlãlin imaginait, grâce aux plis qui se formaient ci-et là. Elle caressa son flanc, ce qui donna des frissons au jeune homme. La peau du damoiseau n’était pas très douce, surtout ici; l’encre avait rendue rugueuse sa peau, qui déjà n’était pas celle d’une pêche. Sèche, tirant à certains endroits, avec quelques cicatrices ci-et là. La vie n’est pas toujours très belle. La peau de la demoiselle était douce, sans accrocs. Agréable à voir, et à toucher. Elle ôta sa main, alors que le jeune homme aurait bien voulu qu’elle la laisse. Le contact le rassurait. Cela lui prouvait qu’elle n’était ni une vision, ni un fantôme. Rien à craindre. Une promesse. Peut-être n’aurait-elle dû jamais rien promettre. Il la prenait au mot. Si il lui arrive quelque chose, ce sera sa faute. Celle de Rosa. Même si c’est lui qui se coupe seul, qui tombe ou autre. Rosa ne savait pas ce qu’elle faisait, ne se rendait pas compte de l’homme qu’il était. Acerbe, cruel, méchant. Il était calme, car c’était la seule à laquelle il pouvait s’accrocher pour le moment. Une fois qu’il aurait prit ses marques, certainement que tout changerait. Et pas forcément en bien. Rosa l’enserra, tout doucement, entre ses bras lascifs et lui posa son menton sur la tête de la demoiselle, sans oser l’enserrer à son tour. Les mots qu’ils échangèrent furent étranges, tant on aurait imaginé que ce serait l’autre qui les dirait. Elle le protégerait.

« Rosa. »

Un simple prénom, prononcé d’une voix tremblante. La morte caressa la joue du vivant, et le vivant soupira longuement, avalant difficilement sa salive en proie à un grand désir de l’embrasser, la manger, la serrer, la caresser, passer ses doigts le long de son dos, de son visage, dans ses cheveux. Mais la peur le rendait lourd comme du plomb. Elle attrapa sa lourde main, eut un dernier mot et attendit une réaction de la part de Citlãlin, qui resta tout d’abord inerte, les yeux baissés, regardant sa main dans celle de Rosa. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était avancer. Le gangsta ne pouvait s’enfuir, Rosa le tenant fermement devant la maison. Alors il posa sa main sur la poignée, et tira Rosa pour la mettre devant lui. Hélas, elle n’était pas fermée à clef. En un léger cliquetis, la porte s’ouvrit. Pas même un grincement. C’était très beau. Des peintures, pas un défaut. Jamais il n’était entré dans un si bel endroit. Même la mairie de sa ville n’était pas comme cela. Si au moins cela avait été délabré, il ne serait pas senti trop dépaysé. Le damoiseau fit encore quelque pas. Un coup de vent claqua la porte derrière eux, arrachant un hoquet de surprise à Citlãlin, qui regardait autour de lui, éberlué. Que faisait un si bel endroit sur une île aussi miséreuse ? Des bruits de pas retentirent, ainsi que quelques voix. Citlãlin regarda Rosa, complètement perdu. La maison était habitée. Elle le lui avait dit, lui avait aussi dit qu’elle le protégerait, mais c’était plus fort que tout. La peur. Il se sentait si miséreux entouré de toute cette beauté. Que faire, maintenant qu’il était dans la maison ? Il leva les bras, montrant son désarroi à Rosa.

« Voilà, on est rentré. »

Et maintenant, on fait quoi ?

« Et si on ressortais ? »

Une voix timide, montrant à quel point il était mal à l’aise dans cette luxueuse entrée.

Un nouveau rire fit tressauter les fines épaules de Rosa, bien que cela ne fût pas drôle. Il était étonnant qu’il lui donne autant d’assurance alors qu’il en avait si peu. Elle serra ses mains dans les siennes, les pressa sans toutefois l’attirer vers l’intérieur du manoir. La jeune femme avait tout à fait conscience que tout cela n’avait rien de facile pour lui. Matériellement, il n’était qu’à quelques petits pas misérables pour atterrir dans sa chambre, mais psychologiquement, ces pas étaient bien plus. Et Rosa, bien qu’elle ne fût pas persuadée que ce soit une bonne idée, sourit avant d’acquiescer.

« Si tu le souhaites nous pouvons ressortir. Ça ne me dérange pas. »

Elle l’orienta donc vers la porte vitrée, le fit tourner pour qu’il fasse face à la nuit étoilée. Les nuits n’étaient pas froides sur l’île, il pourrait dormir tranquille. Elle, avait perdu le sommeil. Cela faisait quelques jours qu’elle refusait de fermer les yeux, de peur de disparaître avant son réveil. Et si la mort l’emportait alors qu’elle dormait ? Rosa le regarderait donc dormir, compensant ses insomnies par son sommeil, comme elle compensait sa mort par sa vie.

Cependant, Rosa ne pouvait se permettre de découcher sans un mot. Son état semblait trop instable pour qu’elle disparaisse sans que personne ne tire de conclusions hâtives. Il fallait qu’elle laisse un mot, quelque chose, simplement pour dire qu’elle allait revenir, sans plus de précisions. Elle redoutait toutefois de laisser Citlãlin seul. Il semblait si effrayé qu’elle ne voulait pas qu’il fût trop longtemps seul sur l’île. Elle caressa son épaule pour attirer son regard, puis lui souffla doucement :

« Je reviens dans une seconde, laisser un mot, je ne veux pas qu’on s’inquiète… »

Au moment où elle les prononçait, Rosa se rendit compte que ses mots n’avaient absolument aucun sens. Qui s’inquiétait du sort d’une morte. Il ne pouvait rien lui arriver. Mais elle tenait tout de même à écrire ce mot, simplement pour ceux qui se préoccuperait de son sort. Et elle se doutait qu’il devait au moins y en avoir quelques uns. Comme elle s’éloignait d’un pas lent, elle commença à chanter, histoire que Citlãlin entende toujours qu’elle n’était pas loin. C’était une mélodie apaisante mais pleine de vie. Rosa n’avait pas réellement un talent de cantatrice, mais elle chantait juste.

Elle saisit rapidement un stylo et griffonna quelques mots vides, simplement pour dire qu’elle revenait au matin. Il y avait dans la salle un panier de linge propre. Rosa extirpa une robe à elle, blanche, et retourna dans le corridor. Elle lança à Citlãlin :

« Ne me regarde pas pendant trente secondes s’il te plait. »

Elle n’avait pas voulu se changer dans le salon, car il était fort possible que Citlãlin commence à paniquer si elle rester absente trop longtemps, elle se changea donc en espérant que le jeune homme l’écouterait et tournerait le dos. Elle retira le tee-shirt de Citlãlin, son short, puis enfila rapidement sa robe en la faisant passer par-dessus sa tête. Elle se dirigea vers son compagnon et lui tendit son tee-shirt qui avait déjà pris son odeur.

Toujours elle riait, enfantine, devant Citlãlin, désarçonné. Chaque son se plantait dans sa tête. En quoi étais-ce risible ? Pourquoi rire ? Il se sentait mal, et une aspirine ne pourrait arranger les autres. C’était dans sa tête, dans son cœur qu’il avait mal. Pourquoi un homme, sorti tout droit de la banlieue se retrouvait domicilié dans une villa plus que riche ? L’individu détourna la tête, rouge de honte et froid de fureur. Pourquoi lui, ici ? Le voilà partagé entre le désir de rester, pour Rosa, et de partir, tant il se sentait étranger par ici. C’était la première fois qu’il se sentait aussi loin de tout, complètement à côté de tout. Tout s’effondrait autour de lui. Même les morts revivaient ! Il en dit rien quand elle dû s’absenter, le laissant en proie à sa vide solitude. Il tapa sur son torse, qui sonna étrangement creux. Mais dedans il y avait son cœur. Citlãlin avait bien envie de s’écarter les côtes pour aller le toucher. Il l’avait, en un moment de folie, donné à Rosa. Que la moitié, mais quand même. L’autre partie était toute entière occupée par les sentiments qui étaient nés pour elle au sein du jeune homme. Un amour bestial, anormal, paranormal. Rien de rose, de joli, doux ou candide comme on peut en voir tant. C’était malsain chez lui, comme tout. Et étrangement, pour la première fois, il s’en rendit compte. Il aurait aimé l’aimer pour ses grands yeux, ses cheveux blonds, son joli minois et non pas parce qu’elle était morte et que juste pour ça, elle l’attirait. Elle se mit à chanter, tout doucement, apaisant l’âme torturée de Citlãlin, qui s’appuya contre un mur pour ne pas tomber. Ah ! Qu’il était fou d’oser aimer après ce qu’il avait fait. Elle aurait pu chanter faux qu’il aurait trouvé cela merveilleux. Juste le fait que ce soit sa voix lui suffisait. Et c’était pour lui, rien que pour lui qu’elle chantait.

Elle revint enfin, ses petits pieds blancs frappant le sol dur en une cadence austère Il voulut se retourner vers elle, mais une parole le faucha dans son élan. Ne pas se retourner ? Pourquoi donc ? Le gangsta désobéit, saisissant par delà son épaule sa fine silhouette se dévêtissant. Aussitôt de nouveau il pivota, bouillant de gêne. Et toujours de haine. Contre quoi, contre qui ? De nouveau elle s’approcha, lui tendant son haut qu’il lui avait prêté. Une petite robe blanche. Jamais il n’avait vu ange voler aussi bas. En un geste éperdu, il empoigna ses cheveux. Une femme normale aurait crié de douleur tant il était brutal. Il s’approcha d’elle, prêt à l’embrasser. Pourquoi vouloir l’embrasser ? Pourquoi en avoir envie ? Aucune idée, et devait-il y avoir un sens à ses actes ? Citlãlin l’embrassa, juste parce qu’il en avait envie, la serrant entre le mur et son corps. Lui si souvent distant s’était laissé emballé comme un jeune adolescent. Le baiser fut court, et quand il décolla ses lèvres de celles de Rosa, ce fut pour prononcer quelques mots qui lui tordaient l’esprit.

« Pourquoi tu m’aimes, dis-moi ? »

Ses mains glissèrent sur les formes de Rosa, sensuelles. Et si elle n’était que brume, que création de son esprit, que ferait-il ? Sans attendre sa réponse, il se mit tout à coup à courir vers la porte d’entrée, et sortit. Il lui fallait de l’air. Et il redoutait sa réponse. L’homme ne savait pas trop pourquoi. Tout ce qu’il savait, c’est qu’elle le rendait fou. Citlãlin se pencha en avant, soudain prit de nausées, suite aux médicaments qu’il avait pris en trop grande quantité et à la trop forte passion qui le hantait. Comme avec Leonela. Et si tout cela terminait mal, comme la dernière de ses relations ? Son regard bleu était devenu fou, brillant dans la nuit fraîche. C’était trop.

Rosa n'aurait jamais imaginé qu'une rencontre et que quelques heures puissent la rendre à ce point dépendante. Elle devenait accro à l'odeur Citlãlin, à sa bouche, à ses lèvres, à son haleine, à ses mains, ses gestes, sa voix... Il lui donnait tellement l'impression d'exister que s'en était enivrant. Il lui semblait que peu après être morte, elle avait enfin atteint le paradis. Mais en y réfléchissant, Rosa en conclut plutôt qu'elle était tombée en enfer. La passion qui la dévorait n'avait rien d'angélique. Mais la jeune femme avait toujours été ainsi. Passionné. Complète. Il n'y avait aucune demi-mesure pour elle. Soit elle aimait à la folie soit elle haïssait, et elle était capable de toutes sortes d'actes abominables et blessants pour arriver à ses fins amoureuses. Rien d'illégal bien sûr. Elle était incapable de constance de caractère.

Comme si ses pensées avaient suivi le même cours que les siennes, Citlãlin lui posa une question qui la dérouta une seconde. Les mains sur son corps lui faisait perdre le fil de ses réflexions, mais elle se força à réfléchir. Pourquoi l'aimait-elle ? Elle n'en savait strictement rien. Elle désirait simplement tout de lui. La vie qui coulait en lui l'appelait, elle aimait la chaleur de son corps, son étrange caractère. Elle aimait aussi la violence de leurs étreintes qui la ramenait à la vie. Rosa releva la tête, plongeant son regard bleu dans celui de Citlãlin. Mais elle baissa rapidement les yeux. Rosa se laissait trop facilement distraire par la bouche du jeune homme. Elle se retint donc de se jeter à son cou.

Au moins trente secondes. Puis elle l'enlaça avec une certaine puissance et força le barrage de ses lèvres. Ce fut plutôt bref mais il lui sembla que l'instant durait une éternité, puis elle lui souffla à l'oreille

"Je ne sais pas... ça va te paraître horrible mais... je ne sais pas... ta vie.. ton souffle... toi..."

Sa voix se perdit pendant qu'elle enfouissait son cou dans le creux entre l'épaule et le cou de Citlãlin se mettant pour cela sur la pointe des pieds. Elle déposa ici et là quelques baisers plus tendres. Elle se sentait sale. Mauvaise, mais cela lui importait peu. Elle était si bien dans ses bras qu'elle se fichait de tout. Elle murmura :

"Et toi..?"

Elle revint vers lui, comme toujours, et l’enlaca, comme toujours. Comme maintenant. Il se redressa, tenta de résister un instant, mais ne le put. Elle venait de poser ses lèvres sur les siennes, encore une fois, avec autant de violence qu’il ne l’avait déjà fait. Ce n’était pas horrible ce qu’elle disait, c’était d’une telle beauté. Pour toi, pour ta vie. Pour uen fois qu’on l’aimait pour celle-là, pour cette chienne de vie que tant voudraient voir crever sur le bord d’une route. Voir Citlãlin, la nuque brisée sur le trottoir était le rêve de tant d’êtres, là-bas, dans la jungle de béton qu’il avait connue. C’était elle qu’il l’avait rendu malfaisant, à toujours l’obliger à regarder vers le haut pour apercevoir le ciel et se rendre compte à quel point il était petit, face à tous ces individus qui travaillaient en haut de toutes ces tours de verre et de fer. Elle se serra tout contre lui, en l’embrassant délicieusement. Citlãlin sentait la mer, collait à cause du sel, avait du sable sur sa peau, mais elle s’en fichait, semblait-il. Et de sa petite voix d’enfant, elle retourna la question de Citlãlin vers lui.

« Mais je ne t’aime pas, moi. »

Il lécha le bout de l’oreille de Rosa, prenant son temps pour répondre, s’amusant à faire durer le suspense. C’est sûr que ce n’était certainement pas ce à quoi elle s’attendait. Il passa sa main dans le dos de la jeune femme, l’empêchant de s’enfuir, si elle en avait l’envie, la caressant au travers de sa robe, descendant sur ses fesses pour mieux remonter, sans sentir néanmoins la moindre chaleur corporelle en ce corps qui devrait déjà entrer en décomposition.

« Je suis fou de toi, je te désire, t’admire, raffole de toi, de ta peau, de tes lèvres, de tes cheveux, de tout ce que tu fais et de tout ce que tu ne fais pas… Je ne t’aime pas, je te hais parce que tu me rends complètement fou… »

Laquelle de leurs paroles était la plus acceptable ? Il saisit une jambe de la demoiselle et la remonta contre lui, puis la souleva du sol, profitant de sa force de taureau pour avoir tout pouvoirs sur elle, la soutenant grâce à la force de ses deux bras. Elle le surplombait ainsi, et il cacha sa tête dans le décolleté de la jeune femme. Il l’embrassa, longuement, enfouissant son museau entre ses deux seins, désireux. C’était un amour presque comme els autres. Il l’aimait pour ce qu’elle était, corps, et âme. Toujours à tout accepter e lui. Ils ne se connaissaient que depuis peu de temps, mais ils avaient pleurés ensemble, il l’avait rejeté, et elle n’était aps partie. Oh, étais-ce du bonheur qu’il ressentait, à la serrer dans ses bras ?

« Fou. »

Et il se mit à rire, bascula en arrière, volontairement, dans le sable, tombant lourdement en tenant toujours Rosa contre lui, comme un trésor auquel il resterait accroché, malgré tous les risques qu’il encourrait. Citlãlin oublia la maison, la plage pleine de crabe et d’eau, et se souvint juste de Rosa. Il soufflait fort, tentant de lutter contre sa fatigue, son désir, ses envies et toute les substances chimiques présentes dans son sang. Ce n’était pas de l’amour, vu la hargne qu’il y mettait, l’embrassant jusqu’à la mordre, tombant sans se soucier du mal qu’ils pourraient ce faire. Il se détruisait, pour mieux se reconstruire, avec elle. Peut-être sera-t-il pire, par la suite. Qu’importe, c’était à elle de le modeler à présent. Une île dont on ne pouvait sortir, même une fois mort… Eh bien, autant tout refaire, oublier ses lourds secrets. Finalement, rien ne le retenait en arrière. Tous le détestaient. Il s’était prit des coups, de poing, de couteau, des balles, alors pourquoi retournerait-il là-bas ? Ils e ferait arrêter, un jour ou l’autre. Peut-être pas pour anthropophagie. Sûrement pour violence, vandalisme, braquage d’une supérette minable, comme tous els êtres dans son cas. Qu’importe, tant qu’on l’enfermait. Les animaux comme lui, dans la nature c’était dangereux, mieux valait les mettre en cage. Et une île était une jolie cage.

Rosa ne sursauta même pas quand il lui avoua qu'il ne l'aimait pas. En toute sincérité, elle s'y attendait plus ou moins. Il n'y avait qu'elle qui était capable d'aimer un être en un aussi court laps de temps. Mais cela ne dérangeait pas la jeune morte. Du moment qu'il l'embrassait, la chérissait, il finirait probablement par l'aimer. Et de toutes manières ses caresses suffisaient à faire oublier n'importe quelle offense. Elle lui rendrait tout au centuple. Rosa aimait trop cette espèce de violence malsaine pour s'indigner, même si elle sentit un léger courant d'air frais dans son dos.

Lorsqu'il parla, il lui sembla pour la première fois que son coeur recommençait à battre. Il était tellement doux pour elle d'entendre ses paroles-là. Elle se fichait de quel nom il affublait ses sentiments, la description en était si parfaite... Involontairement, Rosa se remit à pleurer. C'était la première fois depuis sa mort qu'elle pleurait de joie. Citlãlin mettait tant de force dans son étreinte, qu'elle sentit pour la première fois que son corps était encore capable de s'endolorir, mais c'était loin d'être désagréable. Elle enfouit son visage dans son cou, se fichant bien de ne plus sentir le sol sous ses pieds. Elle lui chuchota à l'oreille :

"C'est une belle façon de haïr..."

Leur chute ne l'effraya même pas. Elle était trop absorbée par Citlãlin pour vouloir songer à autre chose. Quelques instants avant, s'était elle qui avait décidé d'être raisonnable en voulant le guider vers la maison, mais elle n'avait plus envie d'être raisonnable. Le désir résonnait trop en elle pour qu'elle veuille faire le premier pas dans la direction des responsabilités. Elle lui rendait ses violents baisers avec la même force, le surplombant, plongeant ses mains dans le sable rendu frais par le soir.

Son souffle était de plus en plus court et Rosa crut que ses poumons allaient exploser, mais ce n'est pas désagréable. Rien avec Citlãlin ne semblait désagréable. Tout n'était que plaisir. Elle embrassa le coin de ses lèvres, suivant sa mâchoire pour atteindre son oreille, afin de lui chuchoter :

"Alors je ne t'aime pas... Je te hais tout autant..."

C'était la plus belle chose qu'elle puisse lui dire, la plus forte en quelque sorte. Elle rejoint sa bouche l'embrassant à nouveau avec une violence inouïe, puis dériva vers son cou, plongeant son visage au creux de celui-ci, sentant à plein nez l'odeur exquise du jeune homme, mélange de sel, de mer, ainsi qu'un léger fond musqué.

Se haïr si fort et si bien n’est pas quelque chose de banal. Ils ne pouvaient s’aimer, comme tous les autres. Eux deux sortaient du lot. Se roulant dans le sable comme deux grains de poussière parmi tant d’autres mais qui eux, brillaient bien plus. Deux petites perles qu’une huître aurait crachée, se tenant fermement l’une à l’autre de peur de perdre l’autre. Elle pleurait, et ces magnifiques gouttes d’une eau, Citlãlin désirait qu’elles soient sacrées. Il s’auto proclama, en sa tête, Empereur de cette terre morte sur laquelle de si beaux ruisseaux coulaient. Les gens sont rarement beaux quand ils pleurent. Leur visage rougit, leurs lèvres grimacent, ils ont le nez qui coule. Parce que la tristesse n’est jamais très belle. Mais là, c’était de la joie. La joie de haïr. L’étrange damoiseau n’eut plus envie de dire quoi que ce soit, ou de faire quoi que ce soit, choqué par cette beauté. Un frisson parcourut sa peau. Il n’était qu’un voleur. Citlãlin ne la méritait pas, alors il l’avait volée, sans aucune douceur, comme Hadès avait enlevé Perséphone. Grâce à Rosa, il était passé d’homme à empereur, puis le voilà dieu. Elle se pencha vers lui pour l’embrasser, allant vers son cou comme pour le mordre et lui ôter la vie, tant elle y mettait toute la haine qu’elle contenait en elle, prête à l’égorger. Le souffle court, malmené, Citlãlin entoura Rosa de ses bras forts, pour la forcer à rester ainsi, contre son corps à moitié nu. Le gangsta ferma les yeux, savourant ce moment. Au dessus d’eux luisaient les étoiles, mais il ne voyait la Lune d’où il était. La robe blanche de Rosa se détachait de l’ombre qui les entourait, reflétant la faible lumière des étoiles.

Hélas, quelque chose vint perturber ce moment. Un crabe. Tout près du visage de Citlãlin qui l’aperçut quand il tourna légèrement la tête. Un cri d’effroi lui échappa, et repoussant Rosa l’homme se releva avant d’abattre, sans pitié, son pied sur l’être à carapace rouge. De nouveau il perdit son sang froid, ses nerfs s’agitèrent et furibond il chercha du regard une autre bête à abattre. N’en trouva point. Sa vue lui joua un tour. Il crut en voir un. Un cri d’effroi, Citlãlin tomba par terre. Son envie était si grande de vouloir en écraser un que son cerveau en avait crée un grâce à ses souvenirs. Un gigantesque, apparition qui ne dura que une fraction de seconde, mais suffit à le terroriser. Il n’allait vraiment pas bien dans sa tête. De nouveau agenouillé dans le sable, la tête entre les mains, l’échine courbée, l’homme parlait tout bas, à lui-même, psychopathe psychotique.

« Rosa ! On quitte la plage ! »

Un ordre, crié d’une voix tremblante. Il désigna aussi la maison, derrière eux.

« Pas là non plus ! Cette île est celle du diable ! »

Un moment d’arrêt. Le diable ? Hadès, roi des morts s’apparentait, en l’esprit de Citlãlin, au diable. Le roi des morts. Une morte présente sur cette île. Ses yeux rivés vers la demoiselle, le damoiseau se signa, suivi d’une rapide prière, geste d’un homme ne sachant plus trop quoi faire et s’en reportant à un dieu auquel pourtant, il ne croyait pas. C’était une succube !

« Démon ! »

Sa voix forte sembla faire trembler toute la plage, monter les flots, souffler le vent dans els arbres. Il était damné, c’était cela ! Damné pour avoir… Découpé celle qu’il aimait ! Sa tête lui faisait subitement mal, prête à exploser. Citlãlin se tordit en tous sens, hurlant de douleur, ne sachant à quoi, qui s’en prendre, comment réagir. Fou, fou furieux, instable, sanguinaire, mortel, poison, doux poison, acide, sucré. Il se tordait dans le sable, battant des jambes, pleurant de détresse. Puis, tout à coup, se calma. Yeux ouverts, bouche entrouverte, allongé sur le flanc dans le sable, requin échoué, étouffé par sa folie. Lui aussi, était un démon. Possédé, que l’on aurait dit.

« J’ai tué ma petite amie. »

J’ai été puni. C’est ce qu’il aurait ajouté si une boule ne s’était formée dans sa gorge. Il fallait qu’il le dise. Pourquoi ? Parce que, c’est ainsi. Il se mit à rire. Son rire sonnait tellement mauvais, qu’on aurait pu dire s’il riait de déception, de joie, de malheur. petit à petit, des larmes vinrent couler sur son visage, mais n'étaient pas aussi belles que celles de Rosa.

[Comment ça mon Citlãlin a des réactions bizarres ? C’est la faute du crabe ! u.u’]

Rosa se sentit projetée au loin. Arrachée brutalement à la chaleur bénéfique Citlãlin, elle eut plus mal que jamais. Sa tête heurta un des rares cailloux de la plage, mais ce n'était pas au crâne qu'elle avait mal. Non c'était au cœur de sa poitrine creuse que la douleur était insoutenable. Son regard embué de larmes surprises, elle tourna la tête vers Citlãlin, sa robe se déchirant sur le caillou, découvrant la peau blanche de ses cuisses. Mais elle s'en fichait. L'attitude pitoyable de Citlãlin la distrayait de toutes choses. Son expression s'attendrissait presque malgré elle, déliant le nœud musculaire qui retenait ses sourcils crispés. Elle se mit à genoux, s'approchant maladroite sur le sable froid. Elle tendait les bras vers le jeune homme, saisissant son murmure. Il était terrifié. Elle s'apprêtait à l'enlacer quand il réagit brusquement.

L'île du diable. Les bras de Rosa retombèrent. Que c'était il passé, alors qu'il lui semblait que quelques secondes auparavant, ils nageaient tout deux dans le bonheur, pour qu'il décide que l'île soit diabolique. Comme elle était un tantinet égocentrique, Rosa le prit pour elle. Et la réplique suivant de Citlãlin n'arrangea rien. Ses mains commencèrent à trembler. Quoi ? Elle était un démon ? Elle revenait des morts... Elle n'avait pas des ailes dans le dos, certes, mais était-elle un démon ? Une créature maléfique. Non, non, Rosa ne pouvait pas le croire. Elle n'était ni ange ni démon, elle était juste Rosa. Soudain, une voix sembla souffler dans sa tête. Tu es morte. Pour ça elle était au courant. Alors, non, elle n'était pas juste Rosa. Elle était une erreur de la nature. Et qui sinon le diable, pouvait insuffler ce genre d'erreurs ? Mr O. était-il le diable ?

L'agitation de Citlãlin l'arracha à ses pensées. Elle se rapprocha de lui, affolée. Elle posa comme elle l'avait fait un peu plus tôt une main fraîche sur son front, plongeant son regard dans les yeux fous du jeune homme. Elle s'évertuait à ne pas être effrayée. Et si c'était elle ? Elle qui l'avait tué ? En lui offrant le baiser de la mort ? Pour échapper à l'angoisse de ses yeux qui lui paraissait accusateurs, elle se pencha, embrassant son front, déposant au passage quelques larmes fraîches et salées. Elle sentit ses épaules tressauter. Mais elle retint la longue plainte qu'elle sentait monter en elle. Rosa devait se taire. Ne pas l'effrayer davantage. C'était essentiel.

La suite des paroles de Citlãlin fut comme une claque sur ses joues satinées. Elle parvint même à en ressentir l'amer brûlure. Qu'avait il dit ? Rosa ne cillait plus. Il avait tué ? Pris la vie de quelqu'un ? Comme Mr O. avait pris la sienne. Elle arrêta de respirer. Ce qui ne posa pas problème puisqu'elle n'en avait plus besoin... Elle secoua légèrement la tête, et ses cheveux blonds balayèrent le visage de Citlãlin. Elle refusait de tirer des conclusions hâtives. Elle se demanda ce qu'était la mort. Finalement. Que lui était-il arrivé de malheureux, à elle ? Rien. Même si elle avait beaucoup pleuré, qu'on avait eu peur d'elle, il ne lui était rien arrivé de grave. Le silence se prolongea. Elle avait même rencontré Citlãlin.

Rosa étudia la question. Elle l'avait compris, Citlãlin venait d'un milieu difficile. N'était-ce pas mieux que sa copine soit morte plutôt que de vivre dans un endroit malsain ? Rosa cherchait des excuses à Citlãlin. Elle refusait de haïr un homme qui fusse coupable d'un crime irraisonné. Et si la mort de sa copine avait un lien avec elle ? Si tout avait un lien ? Possible... Elle se calma, et pencha à nouveau la tête. Elle parla sans réfléchir, comme un désir plus profond que les autres, quelque chose qui sonnait bien, qui mettait les choses à leur place...

"Je suis ta rédemption..."

Les mains de Rosa lui semblaient brûlantes tant tout allait de travers, ses baisers le faisaient fondre, les lèvres de Rosa glissaient sur la sueur qui perlait sur le front de Citlãlin qui n’avait pas la force de l’éloigner de nouveau. Ce qu’il dit la laissa un instant interdite, mais cela ne suffit pas à l’éloigner. Même, cela ne fit que la rapprocher un peu plus. L’homme aurait voulut s’enterrer vivant dans le sable, disparaître et ne jamais la revoir, pour ce qu’il avait osé dire, faire, et ce qu’il ferait peut-être. Pourquoi cela lui avait donc échappé ? Pourquoi s’était il dévoilé ainsi ? Pourquoi dire à elle ce qu’il s’était juré de ne jamais révéler. Son silence le tuait, l’écrasait. Les larmes continuaient de couler alors qu’il avait clos ses paupières pour ne pas la regarder, pour qu’elle disparaisse et ne soit pas là, à ses côtés. Mais Citlãlin sentait sa présence, son corps à ses côtés. C’était si dur. Même quand ses mots disaient qu’elle le pardonnait, c’était dur. Pourquoi se sentait-elle aussi sûre d’elle ? Car elle était morte et ne pouvait plus souffrir physiquement ? Qu’elle avait tort ! Ils ne faisait plus qu’un et Citlãlin pouvait très bien, esprit retords, se faire mal rien que pour la toucher, elle… Plus qu’un. Citlãlin ne bougeait toujours pas, allongé comme mort. Le soleil était tombé par terre. Pouvait-il véritablement retourner vers le ciel, aidé de ce nuage fait de vent et d’eau ? Toujours ses larmes coulaient, poisseuses comme du sang, sentant l’horreur et le dégoût. Il n’était pas beau, n’avait rien de beau, ne ferait rien de beau. Alors pourquoi s’acharnait-elle à vouloir à tout prix le relever, quitte à effacer tout ce qu’il avait fait ? Son passé l’avait construit. Son passé était encré en lui. En elle aussi, à présent. Dans le sable, les doigts de Citlãlin tracèrent des traits épars, sans aucun sens. Il restait silencieux, face à Rosa.

« Pourquoi me réconforter alors que je devrais être puni ? »

Un soupir qui laissa pénétrer entre ses lèvres quelques grains de sable qui crissèrent sous sers dents. Citlãlin tenta de repousser de ses mains le corps entier de Rosa, appuyant sur l’un des flancs de la jeune femme, sans y arriver. Son bras retomba. Pas assez de volonté. Le brun voulait qu’elle reste, tout en partant.

« Je ne sais faire que le mal, Rosa. »

Une plainte légère qui finit dans un bâillement tout aussi doux, à peine visible. Il ouvrit une dernière fois les yeux, fixant quelques instants Rosa, de ses grands yeux verts comme les plus pures émeraudes, taillés pour couper les chairs. Même son amour lui ferait mal, le jeune homme en était persuadé. Toujours à changer d’avis, à hurler puis se radoucir, dire des méchancetés, puis pleurer parce qu’on le hait. La vue du visage de Rosa, si doux, fut comme un choc pour lui. Comment y résister ? Comment faire ? Le damoiseau referma les yeux, pour échapper à la vue de cette colombe, porteuse d’un espoir dont il ne voulait pas. On lui avait souvent fais miroité un quelconque espoir. Celui d’une vie meilleure, celui d’une vie joyeuse. Jamais il n’avait eut cela. Tout ce qu’il avait gagné, c’était des mains pleines de sang et un cœur couleur encre. Dieu aimait se moquer de lui. Je te tends la main et te reprends tout. Le bras de Citlãlin tout à coup fonça sur le poignet de Rosa, le serrant jusqu’à ce que les propres doigts de l’homme se mettent à blanchir tant ils la serraient fort.

« Si je m’endors, tu ne disparaîtras pas, hein ? »

Ce que s’il s’était ainsi calmé, c’est bien par manque d’énergie. Il sentait que le sommeil allait l’arracher à la veille, bien trop tôt. S’il ne pouvait jamais dormir ! Un nuage est si vite entraîné ailleurs. Son regard était toujours le même, et il fronça les sourcils, signe de colère alors qu’il aurait du se faire suppliant. La menace, toujours. On ne lui avait jamais appris autre chose que de menacer. Il n'eut pas le temps d'attendre la réponse. il s'endormit, ses grands yeux ouverts, n'ayant pas eu le temps de les fermer. Comme des yeux de poupées qui brillaient dans la nuit noire. Sa main elle, restait serrée sur le bras de Rosa, comme un dernier espoir qu'elle ne s'envole pas. Une chaîne qui le rattachait à elle.

"Je ne disparaîtrai pas..."

Rosa passa une main fraîche sur les paupières de Citlãlin, cachant le regard vide que lui faisait le sommeil. Elle se sentit soudainement seule dans la nuit noire. Sa promesse chuchotée s'estompa dans l'obscurité, laissant un grand vide dans la poitrine morte de Rosa. Puis soudain, un frémissement agita le sommeil de Citlãlin et ses doigts exercèrent sur le bras de Rosa une légère pression. Brutalement, Rosa se sentit étouffée, entourée. Mais cela n'était pas désagréable. Elle n'était plus seule dans l'obscurité, dans le froid, dans l'inconnu. Quelques larmes coulèrent encore sur ses joues. Un vent frais ébouriffa ses cheveux blonds. Elle répondit à la question précédente du jeune homme, dans un souffle à peine perceptible :

"Il n'y a aucun mal que l'on ne m'ait fait et qui fusse aussi agréable que ce mal-ci..."

Elle se pencha vers le front de Citlãlin, y apposant le sien. Il était brûlant, lui semblait il. La position aurait été insupportable pour tout autre, mais le sang tari de ses veines ne pouvait l'engourdir... Elle resta ainsi, peau morte contre peau neuve, attendant patiemment le lever du soleil, plongée dans une transe imperturbable, sans plus penser à rien...

[fini ?]

[Vi, fini n.n Si tu veux un autre Rp, appelle-moi quand tu veux x) Et merci pour celui-ci~]

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